Le dernier stage Mont-Blanc de l'été a commencé jeudi 9 septembre 2010, avec l'ascension de la Tresenta (3608 m) puis du Grand Paradis (4061 m).

Excellentes conditions avec des journées aussi pures qu'en automne ! Du sommet du Grand-Paradis, il semble bien qu'on voyait la Corse, fine bande de terre au milieu des zones brumeuses bien reconnaissables de la Méditerranée... Mais surtout une vue très nette de la Grande-Casse, des proches sommets de la Vanoise, du Piémont, du Mont-Viso étonnamment proche, et des grands sommets des Alpes, du Mont-Rose au Mont-Blanc.

A la descente de la Tresenta, seul point noir, les pieds de Caroline... Avec des chaussures un peu courtes, ses 2 ongles des gros orteils sont devenus d'un joli violet. Courageuse, elle a rapidement percé les 2 ongles avec une épingle chauffée au rouge, joie ! (Je crois qu'elle n'avait pas envie que je le fasse moi-même !).
Malgré ça, le lendemain au Grand-Paradis la descente fut difficile. Nous avons même pensé finir pieds nus, au son du didgeridoo, car Caroline est australienne. Enfin tout le monde est arrivé à bon port, à peine fatigué si ce n'est ces histoires de pieds ! En effet, pour ma part je m'étais fait piqué mes chaussures au refuge, joie again... Les gardiens m'ont donc dépanné d'une paire de chaussures pour l'ascension, et j'ai essayé de prendre ça avec philosophie... Sûrement un collègue jaloux (en fait sûrement un alpiniste désargenté...) !

Après un jour de repos dimanche, nous montons donc lundi au refuge de Tête Rousse. Décalage judicieux, pour que les petits bobos se soignent bien, mais surtout parce que la météo de lundi matin s'annonce chaotique : neige fraîche tombée dans la nuit et fort vent. En effet, personne n'a été au Mont-Blanc ce lundi.. Caroline a trouvé chaussures à son pied, et j'ai récupéré mes vieilles chaussures usées (un peu la haine quand même).

Mardi 14 septembre, 10h, sommet du Mont-Blanc ! ça y est, mais après 7h30 de marche quand même depuis le refuge de Tête Rousse, quitté le matin à 2h30. Après une ascension de nuit jusqu'au dôme du Goûter, c'est un magnifique lever de soleil qui nous surprend au pied du bivouac Vallot. Le vent du nord est fort (70 km/h ce matin), nous avons toutes nos couches sur le dos !
Ambiance "paintball" sur la première bosse, le vent soulevant et envoyant des milliers de petites billes de glace, un vrai plaisir ! Mais plus haut c'est largement supportable, et nous avons le sommet pour nous seuls vers 10 h. La majorité des cordées sont parties du refuge du Goûter, et sont donc déjà redescendues 2 h avant.
Après l'euphorie du sommet, la descente est longue. Nous nous offrons une très belle pause (pâtes, thé au citron et bière) au refuge du Goûter ; puis la descente redoutée de l'aiguille du Goûter, bien fatigante.
Nous devons rejoindre le Mont Lachat car le tramway du Mont-Blanc ne monte plus jusqu'au Nid d'Aigle, à cause du problème de poche d'eau sur le glacier de Tête Rousse, et parce qu'ils en profitent pour faire des travaux. Sans trop forcer l'allure, nous arrivons in extremis au train de 17h50, après 15 h de marche : bravo les filles, bien joué ! Caroline, qui courre tous les jours mais n'est pas habituée aux efforts de (très) longue durée, est assez fatiguée ; mais bien courageuse !. Quant à Valérie, elle a gardé la pêche toute la journée, incroyable !
Le seul imprévu de la journée sera le déraillement du train (un classique, vraiment), et après quelques minutes d'attente, c'est un second train qui nous permettra d'atteindre enfin St Gervais.
Bravo en tout cas à Caroline et Valérie, pour ce Mont-Blanc effectué avec des conditions difficiles.
Merci à Valérie pour ses photos du Mont-Blanc, le froid ayant eu raison de la batterie de mon appareil...

(*) la bière blonde du Mont-Blanc est une bière bien connue dans la région, brassée par la brasserie du Mont-Blanc. A consommer avec modération !