Passage au Plateau de Trient vers l'aiguille du TourJuin 2010 : Portée symbolique et personnelle pour l'anniversaire de mes 40 ans, la journée était à l'image des 20 dernières années : nature, sport, partage. Nous étions à l'aiguille du Tour au lieu du Mont-Blanc d'abord prévu, à cause de la météo.

Cette semaine fut riche et variée, avec un groupe hétérogène, très sympathique, et une météo changeante et plutôt médiocre. Avec Gilles Imbert, nous devions organiser un stage de 5 jours avec le projet final de gravir le Mont-Blanc, mais la météo en a décidé autrement. Ce genre de situation permet du coup de proposer des sommets de remplacement dans des secteurs que nous savons attachants. Nous avons choisi de faire l'ascension de l'aiguille du Tour depuis la cabane d'Orny en Suisse, sommet très classique mais avec un refuge accueillant, des paysages variés et une partie finale intéressante.
Les premiers jours de préparation avaient déjà été bousculés par des nuits très agitées par le vent et la pluie, et un regel souvent inexistant du côté du refuge Victor Emmanuel dans le val d'Aoste. Mais en décalant simplement le réveil, et avec la motivation nécessaire pour "brasser" 20 à 40 cm de neige lourde, nous avions quand même fait l'ascension de la Tresenta et du Grand Paradis.
Les soirées et les déplacements permirent de faire connaissance du groupe, et de raconter ou d'écouter quelques anecdotes croustillantes. Avec des horizons, des âges et des métiers très différents, chacun pouvait apporter un éclairage particulier et animer à sa façon la soirée.
Gilles nous raconta sa jeunesse et ses voyages en mettant la teinte bouddhiste que nous lui connaissons. Au passage de mes 40 ans, avec le questionnement sur le métier, sur les relations, la perte de certaines certitudes et les horizons nouveaux qu'on peut envisager, c'était intéressant d'avoir une approche moins traditionnelle, autre.
Malgré des conditions difficiles, des niveaux largement différents (certains membres du groupe n'auraient de toute façon pas pu faire le Mont-Blanc), quelque chose d'autre est né de ces quelques jours : l'esprit était bon, pas simplement porté vers la performance individuelle mais aussi vers l'autre, avec l'envie d'améliorer la relation et la cohésion du groupe.
C'est grâce à cet esprit que nous pouvons être sûrs que nous sommes sortis grandis de cette aventure, même sans avoir été au sommet du Mont-Blanc, peut-être même grâce à ça.
Dans les moments forts, je me rappellerai l'ambiance très conviviale à la cabane d'Orny, à l'apéro où Pierre nous sort un jambon serrano, et les jeunes, Antoine et Guillaume, des saucissons ! L'envie de faire plaisir... Plus tard, les gardiens ayant sollicité une partie de l'équipe pour nettoyer toute la vaisselle, restée inutilisée durant l'hiver, la récompense autour d'un verre de "gratte-à-cul", de la gnôle de cynorhodon ! Et les fous rires sur nos souvenirs respectifs de massage, avec le kiné de l'équipe, François...
Également le sommet de l'aiguille du Tour, seuls avec Bruno, Antoine et Guillaume, à parler de ma joie d'être en montagne pour mes 40 ans. Quelques minutes après, l'accolade de Bruno et de son père Henri, monté dans l'autre cordée avec Gilles.
Je repasse aussi le film d'autres moments forts que la montagne m'a offerts : les Dolos avec Benoît il y a plus de 20 ans, les étés à Cham avec les japonais et les potes dijonnais, les ascensions plus ou moins engagées avec Julien, avec la Flo, les parties de ski et les goulottes avec Yann. Et plus récemment les sorties avec les amis collègues, Pierrot, Gillou...
Merci à tous, merci...

Les photos de l'aiguille du Tour

Autour du "Gratte à cul", avec Raymond, gardien de la cabane d'Orny
Au sommet de l'aiguille du TourBruno et Henri, en famille à l'aiguille du Tour
François, sa bonne humeur au sommet de l'aiguille du Tour !