La saison des raids à skis commence vraiment, avec l'ouverture des refuges. Pour ce premier mini raid, le choix s'était porté sur un itinéraire original entre La Fouly et Trient : des bassins glaciaires exceptionnels et quelques passages épiques ont ponctué ce petit séjour..

 Départ le 15 mars de La Fouly après avoir laissé les véhicules à Trient et avoir pris le taxi. Le temps légèrement nuageux se dégage très vite, et nous pouvons profiter d'un des premiers jours de printemps, bien chaud, pour monter à la cabane de l'A Neuve. Le cirque formé par le Dolent, l'aiguille de l'Amône, et le Tour Noir, est tout simplement splendide !
La Cabane de l'A Neuve est toujours aussi accueillante, et nous avons les gardiens (Martine et Guy-Michel) pour nous seuls ! Groupés autour du poêle, c'est à peu près l'idée que nous nous faisons du refuge idéal, rustique mais confortable, solitaire et convivial au cœur de la haute-montagne..
Le lendemain, départ pas trop matinal pour remonter les pentes de la Grande Lui, et franchir le col de la Grande Lui, qui permet de basculer sur le versant Saleinaz. Après une montée sans histoire mais assez lente, le col apparaît en conditions bien médiocres : neige dure et glace au sommet, et une pente à descendre finalement assez longue. J'optimise l'assurage avec 2 relais et 2 moulinettes de 45 m, mais le passage est mal commode, serrés à 6 sur des espaces réduits, avec les skis sur le sac !
Finalement tout le monde est soulagé de finir la descente de cette pente, cette fois en bonne neige, à pied, pour enfin pouvoir chausser au soleil. Ces passages d'alpinisme, austères, contrastent avec la pratique du ski de randonnée, plus paisible, et impriment des souvenirs forts, mais peuvent aussi faire paniquer des personnes qui n'y sont pas habituées..

Nous descendons à ski jusqu'au glacier de Saleinaz : la neige est agréable, l'environnement fabuleux au milieu des séracs, avec la face est de l'aiguille d'Argentière, les aiguilles Dorées en face ! Le pique-nique nous fait prendre un bref repos, nécessaire car nous devons encore remonter 500 m pour aller franchir le col des Plines.
La montée est d'abord sans problème, malgré des jambes qui tirent un peu. Nous cheminons facilement dans des zones joliment vallonnées, entre de beaux blocs de granit rouge. Arrêt au bivouac de l'Envers des Dorées, où certains aimeraient déjà s'arrêter ! Mais la cabane de Trient et son gardien nous attendent, et il ne reste pas beaucoup d'effort à fournir : remonter des pentes douces du petit glacier des Plines, et enfin la raide pente finale (50 m), les skis sur l'épaule, dans une neige assez profonde. Ce passage enlève les dernières forces du groupe, mais la fin de l'étape est proche !
Nous descendons dans une très belle lumière (il est 17 h passé) le Plateau de Trient et n'avons plus qu'à remettre les peaux une dernière fois pour accéder enfin à la cabane de Trient.

Le 3ème jour sera plus calme, après cette journée intense en efforts et émotions. La très belle traversée matinale du Plateau de Trient, comme seuls au monde, laissera de beaux souvenirs. Puis nous gravissons l'aiguille du Pissoir, facile d'accès à côté de l'aiguille du Tour, avant enfin de plonger pour la longue descente du glacier du Midi des Grands, que les conditions nous font éviter par la gauche (Croix de Bron). Descente sans fin (2100 m) et variée jusqu'à retrouver les véhicules skis aux pieds.

Au final nous avons eu la chance d'un temps vraiment radieux, qui a permis de prendre le temps pour des étapes parfois difficiles. Le choix du parcours permettait de découvrir les 3 bassins (A Neuve, Saleinaz et Trient) sans subir la foule, que nous avons juste côtoyée à la cabane de Trient, mais il n'y avait pas encore trop de monde car la période de Chamonix Zermatt ne fait que commencer.

 

ski de randonnée à la Grande Lui, dans le bassin de l'A Neuve

 

 

Le groupe à skis sur le glacier de Saleinaz, après la traversée de la Grande Lui

 

 

La magnifique traversée du plateau de Trient en ski de randonnée le 3ème jour