La traversée des aiguilles Rouges d'Arolla est la belle course de ce secteur au Nord-ouest d'Arolla. Elle n'est pas très difficile techniquement mais elle est longue et engagée, sur des arêtes aériennes qui offrent une ambiance sans pareil et des vues splendides sur le lac des Dix et sur les sommets proches du Valais.

Descente du sommet sud des aiguilles rouges d'Arolla

 

Difficulté : IV+ maxi, AD+ ou D-, 9-10 h environ de la cabane au col des Ignes. Il faut surtout être rapide dans les manipulations, et assez habile sur un terrain pas toujours très franc.

Matériel : corde de 40 mètres, s'il faut faire de petits rappels, mais on peut en principe tout faire en escalade. Crampons et piolet, éventuellement un par cordée. Quelques coinceurs, sans négliger les gros. Quelques anneaux de sangle. Le casque évidemment. Il y a quelques spits et relais entre le sommet Nord et Central, puis plus grand chose (des pitons isolés pour certains passages difficiles des 15 gendarmes).

Description de l'itinéraire : L'itinéraire dans ses grandes lignes est facile à trouver ; on reste le plus souvent possible sur l'arête, ou bien versant Arolla (est). Le rocher est moins sain voire pourri dès qu'on s'éloigne de l'arête.

Départ : De la cabane des Aiguilles Rouges (atteinte en 2-3 h, soit depuis la Gouille et le Lac Bleu -plus beau mais plus long-, soit depuis Arolla et Pra Gra en traversée), on remonte vers l'ouest par une sente plus ou moins marquée et cairnée sur les moraines pour rejoindre la langue du glacier supérieur des Aiguilles Rouges. Sur le glacier (sans difficulté, des grosses crevasses facilement évitables), on vise le collu 3430 au Nord du sommet Nord. Celui-ci s'atteint par une pente de neige et d'éboulis sableux par forcément agréables. Rimaye possible.

Cheminement : Du collu, on se retrouve rapidement dans les difficultés, du III/IV avec du rocher pas très solide, pas facile à protéger. et où il faut être bien réveillé. D'abord à gauche dans la facette, puis rapidement de nouveau sur l'arête, plus saine (quelques points d'assurage). On rejoint plus facilement une première épaule, puis le sommet Nord (3594 m). De là désescalade facile (III) en bon rocher, puis une arête fine horizontale intéressante, pour arriver au pied du sommet central par une zone plus délitée. Un couloir délité, parfois verglacé (on y est tôt) et délicat (chutes de pierres) remonte à droite de l'arête jusqu'à la rejoindre (environ 50 m). On repasse versant Est (Arolla) pour facilement arriver à une épaule. De là en une longueur de III physique, plutôt versant ouest (Dix) par un rocher d'apparence usé, on rejoint le sommet central (3644 m). De bons relais permettent normalement de redescendre toute cette partie jusqu'au pied du couloir délité, avec une corde de rappel.
Normalement on doit avoir mis moins de 3 h depuis le col pour arriver là, et moins de 5 h depuis la cabane.

Du sommet Central, descente facile versant est jusqu'au col sud en 30 minutes. On se retrouve au début de cette fameuse arête aux 15 gendarmes, qui mène au sommet sud. Pas de panique, les gendarmes sont courts, certains se contournent (toujours versant Est), et on doit arriver en 2-3 h au sommet sud. Attention quand même, dès qu'on s'éloigne de l'arête le rocher est pourri. Dans l'ensemble tout cela est bien protégeable, et il faut se fier à quelques points caractéristiques : les premiers gendarmes (1-2) s'escaladent (un passage délicat en IV), puis on passe versant est (quelques mètres sous l'arête) pour découvrir un trou caractéristique (vue sur les Dix) entre le 4 et 5, et on doit passer une lame de rocher, la "crête de Coq", pénible pour certains ! Ensuite rejoindre l'arête, un surplomb caractéristique pour le n°6 (IV+, piton) suivi d'une dalle en bon rocher, le cheminement suit alors souvent la crête, sauf peut-être le gendarme 10 (celui de la fissure large), que pour ma part j'ai préféré contourner plus bas à gauche (rocher correct et facilement protégeable, une longueur de 40 m en IV pour rejoindre l'arête), puis facilement sur l'arête pour les derniers gendarmes.

Descente : du sommet Sud (3584 m), il est préférable de suivre encore bien l'arête, ou légèrement à gauche versant Arolla encore. Des vires invitent à descendre dans la face est (plus bas et plus à gauche), mais elles finissent par se perdre dans du mauvais rocher et ne permettent pas de rejoindre facilement le col Slingsby (quelques mauvais anneaux de rappel visibles). Sur l'arête c'est sain et plus serein. Au dessus du Col Slingsby, ça passe plutôt versant Dix, par des dalles faciles.
On rejoint enfin le col Slingsby, qui signe la fin des difficultés mais pas de la concentration : une sente assez marquée chemine versant Dix, dans des éboulis sableux et raides. Pas de soucis si c'est sec et sans neige, mais sinon à voir ! Après une serie de descentes assez raides, on traverse franchement à gauche por traverser un couloir important, puis à flanc jusqu'au col des Ignes (partie Nord). Ensuite des grands pierriers sans danger jusqu'au chemin issu du col des Ignes (Sud), qui est balisé.


La traversée des aiguilles Rouges d'Arolla
Traversée des aiguilles rouges d'Arolla : entre sommet nord et sommet centralTraversée des Aiguilles Rouges d'Arolla : sous le sommet centralMontée au sommet central pendant la traversée des aiguilles Rouges d'ArollaTraversée des 15 gendarmes des arêtes des aiguilles rouges d'Arolla