Article écrit en 2009 : l'évolution actuelle rapide du terrain haute-montagne peut avoir modifié certains passages, en particulier à proximité des glaciers.

Le Mont Tondu est pour beaucoup l'un des premiers sommets d'alpinisme réalisé. Entraînement et acclimatation avant de réaliser des sommets plus hauts ou plus ambitieux, ou simple plaisir de venir à l'extrémité sud du massif du Mont-Blanc ? En tout cas le secteur est sauvage, et le Mont Tondu ne se laisse pas gravir sans résistance : il faut d'abord aller le cueillir, en traversant tous les étages de la montagne depuis le val Montjoie. La variété des terrains pour y monter - forêts, alpages, éboulis, glaciers, arête neigeuse, arête rocheuse - et les vues magnifiques, en font un sommet de choix pour faire découvrir la haute-montagne aux très bons marcheurs.

Difficulté : PD (peu difficile). La difficulté vient de la longueur de la course. La raideur du bas du glacier n'est pas à négliger lorsque celui-ci est en glace, ce qui arrive de plus en plus tôt en saison d'été.

Topo du Mont-Tondu versant Tré-la-Tête

Matériel : Crampons, casque et piolet. Un brin de corde de 40 m (8-9 mm). Déplié, il permet de passer les quelques crevasses sur le glacier du Tondu parfois importantes suivant l'époque. Il sera doublé sur l'arête rocheuse (où 20 m sont suffisants).

Description de l'itinéraire :

Accès : Deux refuges permettent de rejoindre le glacier du Mont Tondu ; celui de Tré-la-Tête est le plus souvent utilisé, mais on peut également partir du refuge des Conscrits, en particulier lors d'un séjour prolongé, avec d'autres sommets au programme. Les guides réalisent souvent l'ascension du Mont-Tondu depuis Tré-la-Tête, puis rejoignent le refuge des Conscrits, avant de faire la traversée des Dômes de Miages le lendemain.

Cheminement : Depuis le refuge de Tré-la-Tête, on suit le sentier en direction du refuge des Conscrits. Après le mauvais Pas , il faut prendre pied sur le glacier de Tré-la-Tête, largement recouvert de pierres. Depuis quelques années ce glacier est plus tourmenté et demande de la vigilance. Les séracs de Tré-la-Grande se passent en général au centre du glacier sans soucis (passage à 35° en glace). On poursuit au centre en évitant parfois de fines et longues crevasses, puis en direction du pied du glacier du Mont-Tondu, au Nord de l'aiguille des Lanchettes. Pour atteindre le glacier du Tondu, on remonte alors (en l'abordant par la gauche) une pente d'éboulis (névés en début de saison), en suivant une vague rampe facile, de gauche à droite. Un vague sentier s'est tracé ; quelques cairns visibles. Le pied du glacier, de plus en plus haut (2700 m au moins en 2009), est chaotique car recouvert de pierres parfois instables, qui proviennent de la face N des Lanchettes. Passage en traversée à 35° où il est nécessaire de bien savoir cramponner. On retrouve rapidement des pentes moins raides, et en suivant une arête de neige au centre du glacier, et en laissant plus haut le col du Tondu sur la gauche, on atteint le col de la Pyramide Chaplan par une courte pente plus raide (35-40°, rimaye). L'arête à gauche conduit d'abord facilement au Pain de Sucre du Tondu (3169 m). Si on veut atteindre le sommet principal (3196 m), une arête en bon rocher, parfois fine mais jamais difficile et qui se protège bien (becquets) y conduit en 20 à 30 minutes. 

Descente : par le même itinéraire. On peut également traverser versant Savoie depuis le col du Mont Tondu, pour rejoindre le refuge Robert Blanc par exemple. Lorsqu'on connait bien le secteur et en particulier lorsque la descente est encore relativement enneigée, il est agréable de basculer versant Jovet depuis le col de la Pyramide Chaplan.

Sur l'arête sommitale du Mont-Tondu