Montée au Pigne d'ArollaDu 22 au 25 mars 2010, profitant au maximum du créneau météo, nous avons passé 3 belles journées autour du val d'Hérens, sur les plus panoramiques des étapes de la haute-route Chamonix Zermatt.

Montés tout d'abord à la cabane des Dix par le Pas de Chèvre, passage impressionnant car une échelle de 30 m permet de franchir la falaise qui barre le col depuis Arolla, nous avons tenté de poursuivre vers la Luette, sommet facile mais déjà haut (3500 m). Il était déjà tard et il fallut sonner la retraite avant le sommet, la fatigue se faisant sentir, mais aussi pour ne pas rater l'apéritif rituel de Pierre à la cabane des Dix !
Le lendemain, une journée magnifique, sans nuage ni vent, nous permis de profiter au mieux du point culminant de la haute-route, le Pigne d'Arolla. Le passage clé de l'ascension, le mur de la Serpentine, était en bonnes conditions avec des marches bien creusées en neige, qui facilitaient la progression, en crampons, encordés et skis sur le sac. Après avoir fait le Pigne plus de 15 fois, je ne me lasse pas de la vue depuis le sommet sur la plupart des géants des Alpes ! Une petite couche de neige fraîche nous donna l'occasion de faire une descente de qualité vers la cabane des Vignettes, rapidement atteinte en début d'après-midi, pour déguster les merveilleux röstis...
De bonne heure le lendemain, nous descendions vers le col de Charmottane pour enchaîner en direction de la cabane Bertol. Sophie nous causa une frayeur en déchaussant au plus mauvais endroit, une traversée raide, où une glissade aurait pu lui paraitre bien longue si elle n'avait pas eu le réflexe rapide de se retourner pour se stopper ! Finalement plus de peur que de mal, la suite se déroulait donc sans encombre en direction du col de l'Evêque, où le fœhn commençait à montrer les dents : vent déjà fort et brouillard en provenance de l'Italie nous masquaient la vue.
Fort heureusement, nous retrouvions de la visibilité pour descendre le haut glacier d'Arolla, dans une lumière très nette et une neige portante de très bonne qualité.
Après avoir remis les peaux de phoque vers 2500 m, il fallait tout doucement remonter vers la cabane Bertol, toujours très haut perchée à 3311 m d'altitude ! Sur une neige assez dure, nous avons utilisé les couteaux durant toute la montée, et même un petit peu la corde pour rassurer les moins expérimentés dans les raides pentes sommitales. Enfin, les fameuses rampes enneigées et échelles nous conduisaient rapidement à la cabane Bertol, refuge mythique par son emplacement isolé sur une arête rocheuse.
Hélas, pour le dernier jour qui devait être celui de l'apothéose avec la magnifique descente du glacier de Ferpècle, ou encore celle plus classique du glacier du Stöckji vers Zermatt, le fœhn se mit franchement de la partie et changea nos projets. Nous sommes donc redescendus par la combe de montée versant Arolla, pour retrouver quasiment skis aux pieds le véhicule laissé là 3 jours plus tôt.
La descente était rendue difficile par le mauvais temps et la neige fraîche soulevée par le vent, sur une sous-couche parfois gelée !

Un grand merci à tous les participants, Sophie, Côme, Bénédicte et Gilles, qui peuvent être fiers d'avoir réalisé ce joli tour déjà "alpin" , malgré un entraînement minimaliste ; peut-être aurons-nous l'occasion prochaine de revenir pour connaître la dernière étape, qui amène à l'un des pôles de l'alpinisme : Zermatt.
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Montée au Pigne d'Arolla depuis les Dix, vue sur le Mont-Blanc de CheilonDescente du col de l'Evêque, ambiance de foehn sur l'ItalieLa remontée à Bertol, au dessous des plans de Bertol, sous le Mont CollonDescente du haut glacier d'Arolla, sous le Mont CollonRemontée à la cabane Bertol, face au Mont Collon