Pozzo/Neri 89
Un récit qui date déjà de presque 20 ans (j'avais 19 ans !), relatant une belle aventure sur l'une des premières voies qui m'ont marquées, pendant notre campagne dans les Dolomites de 1989. Au delà de la naïveté du texte, je constate maintenant avec intérêt quelle était ma perception des risques, ce que je venais trouver à l'époque dans cette activité, et comment ces composantes essentielles ont évolué avec le temps dans mon esprit.
"C'est un de ces matins où l'on sent qu'il va se passer quelque chose. En sortant ma tête de la tente, je pousse d'abord une exclamation: il fait beau, un ciel presque limpide a remplacé l'horrible orage qui nous a secoués toute la nuit. Presque limpide car de drôles de traînées balaient déjà le ciel à cette heure matinale. Qu'importe ! Je me lève d'un bond pour parcourir un peu cette magnifique prairie sur laquelle nous nous sommes installés la veille et qui maintenant n'est qu'un gigantesque marécage. Le contact des tennis complètement trempées, de l'eau glaciale qui ruisselle encore sur la toile de tente contribue à un réveil énergique. L'immense cirque de parois rocheuses qui m'entoure presque de tous cotés y contribue aussi. La Torre Trieste, gigantesque dent au pied de la forteresse la plus inviolable qui puisse exister, la Civetta...