Après une longue période de beau temps, les conditions ont changé ce matin. Le fœhn s'est levé, mais nous a quand même autorisé une belle descente de l'Envers du Plan.

J'étais un peu indécis ce matin en voyant des nuages couronner l'aiguille du Midi, et en observant sur les webcams les traditionnels "rouleaux" que produit le foehn lorsque le mauvais temps s'est installé en Italie.
Mais le phénomène de foehn semblait encore peu soutenu, et un appel au refuge du Requin m'a confirmé que la visibilité était bonne.
Nous sommes donc montés à l'aiguille du Midi comme prévu, je m'étais aussi assuré que mon groupe possédait un bon niveau de ski ce qui devait nous permettre de choisir l'itinéraire le plus direct et avec la meilleure visibilité.

En effet, passée l'arête, très ventée (certaines personnes pas assez équipées se sont gelées un peu les joues aujourd'hui), nous avons basculé au soleil sur les belles pentes de l'Envers du Plan, que j'avais déjà parcouru cette année. Avec un snowboardeur l'itinéraire est direct et garantit le moins de galères possibles.
Plus bas, nous sommes passés à l'ombre des nuages qui restaient amoncelés sur la frontière italienne, mais la visibilité restait bonne. De plus, malgré le peu de neige fraîche depuis bien longtemps, le vent nous en avait rapporté un peu ce qui rendait la skiabilité plutôt très correcte, à part quelques passages bosselés.

Nous devions pique-niquer à l'extérieur à l'origine, mais le refuge du Requin nous a offert un abri bien apprécié : heureux de constater que ce refuge reste encore un service publique quand il le faut, malgré beaucoup de passage et une clientèle plutôt de type "restauration" habituellement. L'équipe des gardiens a bien compris l'équilibre à trouver entre les 2 types de clientèle, et en fonction des conditions.

Plus bas, nous avons sorti les voiles et, poussés par le vent, sommes arrivés facilement au train du Montenvers où fort heureusement les télécabines de retour depuis le glacier fonctionnaient. Celles-ci sont souvent arrêtées lorsque le foehn se lève, le secteur de la Mer de glace est une véritable tuyère dans ce cas.

Merci à mes 4 participants, qui m'ont fait confiance dans ma décision initiale, et ont pu profiter de la haute-montagne avec des conditions et une ambiance particulières.

Foehn (www.alerte-meteo.com) : La formation du fœhn et des autres vents descendants suppose la présence de hautes montagnes. Dans le cas du fœhn alpin, elles obligent l'air en mouvement à s'élever jusqu'aux crêtes, mais ne peuvent l'empêcher de redescendre ensuite dans les vallées. En montant, l'air atteint des zones de moindre pression et se refroidit (refroidissement adiabatique) en moyenne de 1 'C tous les 100 mètres (quand il n'y a pas de nuages). Mais l'air arrivé en altitude contient encore de la vapeur d'eau. Le refroidissement élimine alors une partie de cette dernière, par formation de nuages et survenance de précipitations (pluie ou neige). En outre, la chaleur emmagasinée est libérée et réchauffe l'air. Le refroidissement adiabatique se trouve ainsi « freiné » de 0,5 °C en moyenne tous les 100 mètres. Après le passage des crêtes, les nuages se dispersent rapidement, car l'air, plus chaud, récupère plus de vapeur d'eau gazeuse. L’air redescend ensuite dans la vallée et se réchauffe totalement de manière également adiabatique, à raison de 1°C par 100 m.

Au soleil au départ de l'Envers
Belle ambiance dans les aiguilles de Chamonix, le long du Rognon