Parce qu'on ne part pas en montagne avec un inconnu, quelques informations personnelles...
J'exerce à plein temps le métier de guide de Haute-Montagne depuis 2001.
Tout d'abord membre actif au bureau des guides de Saint-Gervais, puis président de ce même bureau, que j'ai quitté en 2007, je fais partie des membres fondateurs du bureau des Guides de Sallanches, créé en 2006 par une poignée de jeunes guides. Après 8 années passées au sein de la Compagnie Miage-Mont-Blanc, je l'ai quittée en 2009, ainsi que le bureau des guides de Sallanches, pour me consacrer totalement à mon métier de guide de haute-montagne indépendant.
En effet, avec plusieurs collègues très proches dont je partage les idées et la vision du métier, nous avons créé l'association Alta-Via en 2007, qui nous permet de proposer une organisation de séjours à nos clients en "tout-compris", en conformité avec la loi en vigueur. Ce regroupement de guides nous permet surtout de créer une synergie entre plusieurs professionnels qui ont la même approche du métier.
Parallèlement, je me suis impliqué au Syndicat National des Guides depuis 2004, au sein du Comité Directeur en 2005, au Bureau Directeur comme Trésorier aux côtés de Françoise Gendarme de 2007 à 2009. Le SNGM s'intéressait à la défense de notre profession, mais aussi à des chantiers de communication tels que le site internet sur les conditions de courses initié par Claude Rey il y a quelques années ; le sngm proposait surtout des services juridiques, conseils fiscaux et une assurance responsabilité civile collective dont les guides ne peuvent se passer. Après 4 années passées au comité directeur du Syndicat National des Guides de Montagne, je l'ai quitté en 2010.
J'adhère désormais depuis sa création au SIM, syndicat plutôt dédié aux guides indépendants et dont plusieurs proches sont les fondateurs.
Pourquoi la montagne ?
Je suis né à Dijon en 1970, de père chercheur, de mère professeur : rien ne me prédisposait au métier de guide. J'attribue mon attirance vers la montagne à 3 raisons principales, qui déterminent également ma pratique professionnelle :
- Les vacances en montagne de ma jeunesse. Dès 5 ans dans le Queyras pour l'été, puis à l'adolescence, avec des parents qui, s'ils ne sont pas alpinistes, aiment à marcher en montagne, j'ai apprécié tout de suite l'aspect brut de cet environnement, où les contraintes finalement se résument très bien. De plus mon père a une sorte de culture montagnarde issue de l'après-guerre, il m'a vite appris qui étaient Rebuffat, Terray et Lachenal.
- Le goût de l'effort physique : quel que soit son niveau, l'effort en montagne est très gratifiant, il nous fait nous élever, on peut se rendre compte réellement du chemin parcouru. Étant plutôt sec et maigre, j'ai naturellement préféré pratiquer un sport d'endurance et de souffle, qu'un sport où la puissance est prépondérante.
- Le goût de la nature. La montagne, et en particulier la haute-montagne, est peut-être le dernier milieu préservé (protégé ?) des assauts de l'homme, sous nos latitudes. On peut encore y trouver des espaces déserts, souvent très proches de lieux très fréquentés. Les goûts chez moi de l'observation de la faune - d'oiseaux en particulier - et de la contemplation de paysages exceptionnels, ont trouvé en montagne le milieu idéal pour être assouvis.
Vivre en montagne :
J'ai commencé à grimper sur les falaises autour de Dijon à 16 ans, avec comme icône Jean Marc Boivin. Grâce à de solides amitiés, et des parents conciliants, les séjours en falaise puis en montagne sont devenus très vite fréquents, voire même question d'équilibre!
Les Dolomites en 1989 furent une révélation : l'engagement de grands itinéraires sans équipement, la découverte de la force morale d'une cordée, et de règles basiques qui régissent un environnement où la sanction est totale, mais où la liberté prend un véritable sens, difficile à trouver ailleurs.
Après avoir poursuivi diverses études (obtention d'un DUT Mesures Physiques en 91, puis d'un DEUG Musicologie), j'ai finalement décidé de m'installer en Haute-Savoie en 1994. D'abord objecteur de conscience, puis vivant de petits boulots (vendeur, manœuvre, vendangeur, ski-man...), j'orientais chaque moment de loisir vers la montagne. Après Annecy, je me suis rapproché du massif du Mont-Blanc, à Cordon puis à Saint-Gervais ; j'exerçais alors le métier de vendeur au Vieux Campeur de Sallanches, où j'ai rencontré un certain nombre de copains grimpeurs ou alpinistes, et de nombreux guides de haute-montagne.
En préparant le diplôme de guide, je ne savais pas si je pourrais en vivre, je voulais juste me donner une chance d'être au maximum en montagne. Je suis maintenant persuadé que je ferai ce métier tant que ma santé le permettra, animé par l'envie de communiquer à mes clients cette passion qui me donne tant de joies.
Vie personnelle et familiale :
Marié depuis 2005, papa d'un garçon depuis 2002, Maxime, et beau-père de 2 enfants déjà adultes, Kim et Toni, nous nous sommes installés à Magland (74) depuis quelques années (Les 2 grands vivent et travaillent désormais à Paris). C'est un choix avec mon épouse de vivre certes au coeur des montagnes, mais sans subir la frénésie d'une station de ski: Magland est un gros village tourné plutôt vers l'industrie (décolletage), mais idéalement placé entre Aravis, Fiz, Chablais et Mont-Blanc.
Mon épouse Bénédicte a exercé pendant 15 ans la profession d'ATSEM (assistante en école maternelle) à Chamonix, elle exerce actuellement cet emploi à la mairie de Magland.